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17 septembre 2007

histoire du congo

Une histoire du Congo

1 : Les anciens royaumes : jusqu'au XIXe siècle
2 : Esclavage et colonisation (XVIIIe-1960)
3 : Lumumba et Mobutu (1960-1992)
4 : De la Transition à l'invasion. (1992-1997)
5 : Dans la Guerre Mondiale Africaine (1996-2002)
6 : La marche vers la paix : depuis 2002


Atlas historique (en construction)


I : Un passé glorieux englouti par la traite
Le territoire de la RDC a connu de nombreuses civilisations brillantes avant la colonisation. Au nord, dans la forêt, les peuples vivaient le plus souvent en petits groupes, sans Etat. Mais au sud, les "Royaumes de la savane" ont constitué de grands empires, dont l'art prestigieux dit encore l'importance. La plupart de ces civilisations ont été anéanties ou déstructurées par la "traite négrière", au profit de l'Amérique ou du monde musulman, avant d'avoir atteitn leur pleine mesure. Le Congo ne s'en est jamais remis.
I : 1 : Le royaume de Kongo
Le royaume le plus célèbre est celui de Kongo, qui comprenait la côte des deux actuels Congo et le nord de l'Angola. Le royaume se forme peut-être vers le XIe siècle.
En 1481, les Portugais concluent une alliance avec le royaume Kongo, dont le roi (Mani Kongo) devient chrétien. La capitale est alors Mbanza Kongo, aujourd'hui en Angola, près de la frontière. C'est un des royaumes africains les mieux connus par les historiens car de nombreux Européens ont écrit sur le sujet depuis la Renaissance.
Mais l'alliance portugaise de 1481 est-elle une alliance ou une colonisation? Le fossé des préjugés réciproques ne sera jamais comblé et les relations se dégradent vite : au milieu du XVIe, il n'y a plus d'ambiguité : c'est un protectorat, quasiment colonial, au profit des esclavagistes.
Le roi de Portugal ne veut pas ou n'ose pas traiter le roi de Kongo comme un roi chrétien égal, il interdit au Kongo d'établir des relations directes avec le pape qui a imprudement délégué aux rois d'Espagne et du Portugal la charge de la mission (le "patronnage"). Les Portugais tiennent la mer, dans un blocus de fait. Le roi kongo se débat entre des Portugais, colons, marchands, pirates ou esclavagistes, ses nobles «païens» et ses voisins menaçants. Le catholicisme reste un privilège des élites royales et se répand par les écoles. Très minoritaire, il s'insére très lentement dans la culture locale. L'Art kongo, avec ses crucifix par exemple, témoigne du synchrétisme qui se développe.
Les missions sont très précaires et discontinues, prisonnières des aléas politiques. Avec le "patronage", les rois gèrent les missions dans les territoires qu'ils découvrent et dominent, sans que la Papauté puisse intervenir. Dès lors, le royaume kongo, sans relations directes avec Rome, n'est pas intégrée dans le concert des nations mais est une colonie officieuse du Portugal.
Au XVIe, sous le roi Alfonso Ier, c'est l'apogée du royaume Kongo qui s'étend du pool Malébo (où est située le village de Kinshasa) à Luanda (dans l'actuel Angola). Le pool Malébo, où se côtoient Bakongo et Batéké, est une région d'échanges entre peuples, un lieu de commerce actif. En marge du royaume, dans ce noeud économique et culturel émergera une "langue du fleuve" commune à tous : le lingala.
Puis c'est la décadence du royaume au XVIIe siècle avec la traite esclavagiste qui dévaste le royaume et enfin la guerre contre les Portugais, avec la défaite d'Ambwila en 1665. Las d'essayer d'obtenir une communication directe avec le pape, le Mani Kongo s'est révolté contre ses "amis" portugais : ceux-ci, mieux équipés, le vainquent et le tuent. Après ce désastre d'Ambwila, le pays sombre dans l'anarchie et les Portugais, plus au sud, édifient une colonie qui deviendra l'Angola, base des esclavagistes. Au XVIIIe les efforts pour rétablir la splendeur de Mbanza Kongo ne changeront rien, le royaume se disloque en petites chefferies, les missions catholiques disparaissent. Au XIXe siècle, des missionnaires redécouvrent autour du Bas Congo des villages peuplés de "gens de l'Eglise" qui ont gardé fidèlement la mémoire de l'évangélisation mais ont perdu tout contact avec les autres chrétiens et oublié le contenu de la foi. Le royaume a disparu, et la colonisation de la fin du XIXe découpe impitoyablement le peuple kongo en quatre entités : Congo-Brazza, Congo-Kinshasa, Angola et enclavec de Cabinda.
En revanche les contacts avec les marins portugais découvreurs de l'Amérique du Sud a eu un impact alimentaire majeur : le manioc américain qu'ils amènent est adopté par les agriculteurs de Kongo et remplace les céréales dans l'alimentation quotidienne, à partir du XVIIe siècle. Comme les tomates en Italie, le manioc est alors amélioré et décliné par les paysans en nombreuses variétés, si bien qu'aujourd'hui, beaucoup de gens croient qu'il s'agit d'une plante africaine! Le maïs est également introduit, on le cultive toujours, par exemple sur le plateau batéké, à l'est de Kinshasa.
I : 2 : Les royaumes de la savane
Au Kasaï et au Katanga, les peuples Kuba et Luba ont créé aux XVII et XVIIIe siècles de puissantes fédérations. Aujourd'hui, l'art de cour des Luba, l'un des plus réputés des arts d'Afrique, témoigne du raffinement de ces civilisations. Ces royaumes font tous remonter leurs origines à des ancêtres fondateurs par des mythes oraux qui pourraient remonter aux VIe ou VII siècles. Mais c'est un millénaire plus tard qu'ils prendront une grande importance, et s'enrichiront sur le commerce de l'ivoire, des esclaves, du cuivre et des diamants. Au XIXe siècle, alors que les petites communautés politiques de la forêt équatoriale ne résistent guère aux Belges, les terres des Baluba déjà convoitées par les Arabes de la côte de l'Océan Indien ne se rendent qu'après de longues guerres, jusqu'au début du XXe siècle.

A voir : Les arts des royaumes congolais au musée de Tervuren à Bruxelles et au musée Dapper à Paris.



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II : L'esclavage et la colonisation
II : 1 : La traite
A : La traite européenne : du XVIe siècle à 1862
Dans cette partie de l'Afrique, les Portugais en sont les principaux coupables. L'embouchure du Congo sert de lieu d'embarquement pour des milliers d'Africains capturés par des aventuriers européens ou par les soldats de royaumes noirs enrichis par ce commerce d'êtres humains. En 1815, le Congrès de Vienne abolit la traite (c'est-à-dire l'achat d'esclaves, pas l'esclavage). Mais le Portugal ne participe pas à ce Congrès. La traite atlantique ne fait donc que croître, à destination des Etats-Unis et surtout du Brésil, jusqu'en 1862. Ses conséquences sur la côte et dans l'intérieur des terres sont très lourdes : anéantissement de villages entiers, dislocation des familles et des lignages, destruction de tout pouvoir politique indépendant, état de guerre permanent, violence et traumatismes incalculables...
On dit souvent que la traite atlantique a fait 15 millions de victimes, mais on ne compte que les déportés embarqués vers l'Amérique. or pour un déporté (adulte et en bonne santé), combien d'autres massacrés par les esclavagistes (trop jeunes, trop coriaces, trop vieux,trop malades)? C'est pourquoi certains, pour désigner non pas le "produit" de la traite mais l'ensemble des êtes humains touchés, évoque le chiffre hallucinant de 100 millions de victimes.

Tandis que les marchands portugais poursuivent leurs basses oeuvres, un courant de pensée anti-esclavagiste se développe en Europe au XIXe s. Issu des Eglises protestantes anglaises, il parviendra à supprimer la seconde grande traite : celle des Arabes swahili de Zanzibar.
B : La traite arabe : jusqu'en 1897
L'esclavage musulman dure depuis plus de mille ans sur les côtes de l'Océan Indien, il a contribué à créer la culture et la langue swahilie, parlée aujourd'hui dans tout l'Est du Congo, marqué par les ravages de cette traite esclavagiste. Le XIXe siècle voit une montée en puissance des musulmans en Afrique, avec pour conséquence un renouveau du djihad et de l'esclavage à destination du monde arabe. La traite arabe déplace moins de victimes que sa jumelle européenne, mais est aussi ravageuse : en effet les Arabes préfèrent capturer jeunes et enfants, qui feront des serviteurs soumis et musulmans. Pour cela, le plus simple est d'anéantir les villages et d'éliminer les parents... Par ailleurs, au XIXe siècle, Zanzibar devient le centre mondial de la culture du clou de girofle. Sur le modèle des Antilles, de grandes plantations esclavagistes y sont créées par les sultans d'Oman. L'Est du Congo est alors ravagé par les raids esclavagistes des musulmans de Zanzibar qui établissent des postes de traite de la Tanzanie (Bagamoyo, Ujiji) aux rives du Congo (Kindu). Les trafiquants, comme Tippo Tip ou Msiri, s'emparent de vastes territoires où ils vivent comme des rois. Au Nord-Est, d'autres tribus comme les Zandé, ravagent les vallées de l'Uélé et de l'Oubangui pour approvisionner les marchés d'êtres humains du Soudan (via le sultanat du Darfour, par exemple).
II : 2 : L'horreur coloniale
A : Une boucherie à prétention humaniste : la conquête belge (1885-1895)
A partir de 1885, le bassin du Congo est exploré et soumis par Stanley, employé par le roi des Belges Léopold, qui rêve de se tailler un empire. Reconnu par les Européens « propriété personnelle du roi des Belges », ce sera l'Etat Indépendant du Congo. La lutte contre les esclavagistes est un prétexte, source de financements : le premier chef tanzanien vaincu et tué est Msiri en 1891, qui contrôle le sud du Katanga, dont on découvre alors la richesse géologique... Ailleurs, les Belges, peu nombreux, se servent des esclavagistes Swahilis et de leurs milices pour contrôler le pays à l'est de Kisangani (Stanleyville). Tippo Tip, un des principaux trafiquants, devient même gouverneur pour Léopold de tout l'Est du pays. Puis les rapports se dégradent et les Européens chassent les Arabes en débauchant leurs milices congolaises. L'Est du pays sort anéanti par ces guerres et cette traite terrifiante.
B : Terreur et pillage : l'Etat indépendant du Congo
La colonisation n'a rien de « pacifique ». Avec peu de moyens et de personnel pour contrôler un immense pays, endetté et devant rapidement dégager des bénéfices, Léopold fait recourir à la plus extrême brutalité contre les populations congolaises.
Pour le transport, l'administration recourt au portage forcé. La construction des chemins de fer, la récolte des matières permières précieuses (ivoire, caoutchouc, or) se font grâce au travail forcé des « indigènes » dans des conditions atroces. Les récalcitrants sont massacrés, torturés, on recourt à la prise d'otages des femmes et des enfants pour faire travailler les hommes. La Force publique est organisée par la capture de jeunes hommes, de fait esclaves, qu'on appelle les "libérés"! Les enfants sont parqués dans des camps pour en faire de futurs soldats. Ces déportations provoquent des famines, d'immenses épidémies, et des centaines de milliers de morts.
La violence mise en oeuvre est extrême : massacre de centaines de personnes pour un simple refus de travailler, mains coupées par centaines, torture judiciaire, coups systématiques (la "chicotte")...
Les missionnaires protestants ne sont que tolérés, les catholiques sont utilisés pour former les futurs soldats de la force publique, leur présence est conditionnée par leur silence sur les exactions de l'administration.
C'est par les protestants que le monde anglo-saxon d'abord découvre la catastrophe, au tournant du XXe siècle. Certains estiment même que la moitié de la population aurait été décimée. Le chiffre de 10 millions de morts sur 20 millions d'habitants est impossible à vérifier, puisqu'on ignore tout de la démographie congolaise avant cette hécatombe, et que celle-ci ne fait que succéder aux horreurs de la traite. En tout cas, après des campagnes de presse qui dénoncent ces horreurs, cet immense territoire devient colonie de l'Etat belge en 1908. Partout en Afrique la colonisation a été sanglante : guerre de conquête, "pacification", révoltes, répression, travail forcé... Pourtant, malgré la propagande qui glorifie le "génie" de Léopold et la censure qui empêche de connaître les révoltes à l'extérieur, le Congo est donc la seule colonie qui ait changé de main à la suite d'un scandale et d'un désastre humanitaire (l'Allemagne a aussi perdu ses colonies, à cause des crimes commis contre les populations et du génocide des Herreros de Namibie, mais surtout comme vaincue de la guerre de 1914-18).
C : Exploitation et sous-développement
L'exploitation (ou le pillage) des ressources naturelles est très lucrative (ivoire, cuivre, or, diamants), de grosses sociétés se constituent, comme l'Union Minière du Haut-Katanga, qui pèsera très lourd au moment de l'indépendance. Les Belges exercent aussi une tutelle politique paternaliste sévère et refusent d'accorder aux Congolais le moindre poste de responsabilité dans leur propre pays : c'est le refus de « l'africanisation des cadres ». La violence reste une constante des colonisateurs, jusqu'à l'indépendance, elle est aussi bien politique contre les rebelles que sociale contre les travailleurs africains méprisés. Les grandes grèves qui éclatent dans les mines du Katanga, férocement réprimées dans les années 1940, sont les premiers signes de la future révolution indépendantiste et amènent (en 1945 seulement!) la fin du travail forcé. Une autre constante de la colonisation belge est l'intensité de la propagande à destination de l'Occident qui exalte le génie de Léopold et étouffe toute information discordante. Trait de génie par exemple, le niveau éducatif et sanitaire...il n'est pourtant pas plus élevé que celui du reste de l'Afrique en 1960, et même catastrophique pour les études supérieures. Les Congolais abordent les années 1960 avec peu d'atouts en main pour gagner l'indépendance.

Lien vers un site sur l'Histoire de la colonisation belge du Congo : honnête, clair... et terrible : Cobelco.org
Et aussi la version des glorificateurs de la colonisation : Urome.be, le site de l'Union royale belge pour les pays d'Outre-mer...




II : 3 : Trois grands Congolais face aux colons belges
Isidore Bakanja
En 1906, âge d'environ 20 ans, Bakanja vient chercher du travail à la ville de Mbandaka (alors "Coquilhatville"), dans la province de l'Equateur. Devenu maçon, il se convertit au catholicisme et est baptisé. A la fin de son contrat, il retourne au village et est embauché par un Belge dans une factorerie. Il y devient catéchiste mais le Blanc ne veut pas de chrétiens africains dans sa plantation et lui interdit de convertir ses employés. Comme Isidore le fait quand même, le Blanc finira par le faire torturer. Il meurt de ses blessures en 1909. Il a été béatifié par l'Eglise catholique en 1994.
Simon Kimbangu
En 1921, ce jeune chrétien baptiste affirme avoir reçu du Christ une mission et opère des guérisons miraculeuses. Ses miracles et sa prédication attirent très vite des milliers de fidèles dans la région du Bas-Congo. Un nègre missionnaire : scandale! Six mois après sa première guérison, la police coloniale l'arrête. Il est condamné à mort (!), mais les Eglises protestantes obtiennent qu'il ne soit "que" emprisonné à perpétuité. Il meurt en 1951, après trente ans passés dans une cellule!
Rejetés dans la clandestinité, ses disciples forment un mouvement qui devient, sous l'influence de la femme de Simon Kimbangu, une vraie Eglise. Kimbangu se voulait un simple prophète chrétien et envoyait ceux qui venaient le voir vers les Eglises officielles. Mais on passe peu à peu à la vénération de sa famille, symbole de la fierté africaine, pour finir dans certains milieux par identifier ses trois fils avec la Trinité! Si bien que peu à peu reconnu par les autres Eglises, le kibamguisme est aujourd'hui rejeté par les autres chrétiens.
En tout cas, malgré la trahison de son message, Simon Kimbangu, prophète martyr de la colonisation, est un héros national au Congo et un modèle pour les nombreuses Eglises africaines indépendantes.
Patrice Lumumba
Si Isidore Bakanja est un saint vénéré par tous les catholiques congolais, si Simon Kimbangu est un héros national, Patrice Emery Lumumba est une des plus grandes figures de l'histoire du XXe, son message a bouleversé toute l'Afrique. Les faits sont ténus, son histoire est rapide : jeune tétéla autodidacte (peuple au centre du pays), il devient dans les années cinquante postier puis vendeur de bière. Il fédère autour de lui le premier parti qui dépasse l'échelle ethnique pour devenir national, le Mouvement National Congolais. Sa popularité s'accroît dans les années 1958-1959, marquées par une telle agitation anti-coloniale que la Belgique finit par accorder l'indépendance. Lumumba remporte les élections et devient premier ministre. Porte-parole d'une Afrique entièrement libre, il devient le symbole de deux idées : l'Afrique peut vivre sans mendier à l'extérieur ; la colonisation a été commise par la violence, c'est par la résistance qu'elle s'effondre. La décolonisation n'est pas un cadeau des Européens.
Lumumuba n'a pas le temps de gouverner : les (ex-?)colonisateurs ne veulent pas vraiment traiter d'égal à égal avec lui, et décident de l'assassiner.

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III : L'indépendance : de l'espoir à Mobutu
1 : "Avant l'indépendance = après l'indépendance"?
Eté 1960 : C'est l'indépendance. Elle va durer dans les faits deux mois et demi.
Les Belges espèraient qu'elle ne changerait rien à leur emprise. Le modéré Kasavubu, leader des Bakongo, est président. Mais Patrice Lumumba, patriote autodidacte et leader du Mouvement National Congolais, remporte les élections. Sa volonté d'indépendance réelle et son rêve d'un Congo centralisé par-delà le tribalisme provoquent l'hostilité des intérêts des sociétés européennes. Dès qu'il devient premier ministre, la Société Minière du Haut-Katanga provoque immédiatement la sécession de la région du Katanga. C'est le début des guerres "civiles" mais où l'armée congolaise se bat surtout contre des mercenaires européens armés par les industriels belges et américains. Ceux-ci espèrent faire éclater le Congo ou le réduire à une vague fédération pour mieux le dominer économiquement : pas question que l'uranium congolais (qui a servi à Hiroshima) échappe aux USA!
Lumumba est victime d'un coup d'Etat d'un certain Mobutu, il tente de gagner l'Est pour organiser un nouveau gouvernement indépendant mais est assassiné avec les bonnes grâces de la CIA. Après sa mort, l'indépendance reste à conquérir. Des maquis de partisans de Lumumba s'organisent tandis que l'essentiel du pouvoir à Léopoldville est tenu par Mobutu.
2 : 1960-1965 : La "guerre civile" : une recolonisation?
La guerre civile entraîne la dissolution de l'armée congolaise. Ce sont les troupes suédoises de l'ONU qui se battent contre les sécessionistes katangais jusqu'en 1963, mais leur chef finit par devenir premier ministre... Mobutu apparaît comme l'homme fort mais ne contrôle vraiment que les villes et les sociétés minières. Ses ennemis sont les maquisards inspirés par Lumumba. Ils tiennent l'Est du pays (République populaire proclamée à Kisangani en 1965) ou le Kwilu au sud (autour de Jean Mulele). Les différents mouvement contrôlent jusqu'aux deux tiers du pays, mais mal armés, ils ne peuvent prendre les grandes villes. Ils ont en face d'eux les anciennes troupes coloniales recyclées en mercenaires, commandées par les anciens chefs de la police belge du Congo, les troupes de choc de l'ONU et les paras européens... Une partie de la résistance choisit le camp soviétique, mais l'aide communiste est quasi inexistante et sert surtout à justifier Mobutu dans sa répression. Che Guevara fait un court séjour au Katanga en 1965, trop peu pour faire évoluer la situation. C'est la Chine qui finit par aider les Simbas (les Lions, en kiswahili) qui arrivent à dominer la moitié est du pays.
En 1965, Mobutu devient officiellement dictateur. Les parachutistes européens attaquent pour son compte la république lumumbiste basée à Kisangani (Opération Dragon rouge), les Simbas se replient avec armes et bagages au Soudan, en attendant des jours meilleurs, qui ne viendront jamais. Après la fin de la re-conquête, la mise au pas du pays est terriblement sanglante. Mulele et ses derniers partisans sont assassinés en 1967-8. Le Congo, bientôt Zaïre, parle le langage de l'indépendance (nationalisation des mines, rhétorique "africaine") mais reste économiquement une colonie, il fournit cuivre, diamants, uranium et cobalt aux industriels occidentaux. Derrière le folklore "authentique" dont s'entoure Mobutu, c'est une dictature totalitaire qui s'installe. Le peuple est muselé, embrigadé dès la naissance dans le parti unique, le MPR. Les seules élections libres de l'histoire du pays ont mené Lumumba au pouvoir. Lui assassiné, il n'y en a plus eu jusqu'en... décembre 2005.

3 : Le Zaïre, un pion de la Guerre froide?
Mobutu dictateur, est l'homme de paille des intérêts occidentaux. La "stabilité" du régime, pendant trente ans à partir de 1985, repose sur deux bases :
- une savante mise en valeur de l'incompétence à l'intérieur, car si rien ne marche, rien ne change...
- un soutien militaire sans faille des Occidentaux, qui envoient un corps expéditionnaire contre toutes les rébellions importantes, ainsi au Shaba (nouveau nom pour le Katanga) dans les années 1970.
La politique extérieure du Zaïre, en contre-partie, est anti-soviétique. Le pays sert de base arrière aux adversaires des communistes angolais, d'abord les rebelles bakongo (les Bakongo peuplent le sud-ouest du Zaïre et le nord de l'Angola) puis les troupes de Jonas Savimbi, fondateur de l'UNITA (Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola).
Malgré la nationalisation des sociétés minières, l'exploitation des ressources importantes est assurée aux Occidentaux : diamants au Kasaï, cobalt et cuivre du Shaba.
Le Zaïre de Mobutu (carte)
4 : La société zaïroise : sous la dictature, un peuple survit...
Mobutu organise une véritable dictature aux accents totalitaires déguisés en "authenticité africaine" : le parti unique, les grands défilés, la censure et la répression font partie des traditions bantoues où le chef est tout-puissant et quasi-divin... En coulisse, l'élimination de tout opposants et la torture assurent l'ordre, en tout cas l'absence de contestation massive. Les Zaïrois n'ont guère alors que les boîtes de nuit pour s'exprimer, et Kinshasa devient une capitale mondiale de la musique.
Les deux legs durables du régime Mobutu sont la ruine du pays et la politique d'Authenticité : les villes portent désormais des noms africains (Léopoldville devient Kinshasa). Mobutu règne avec corruption et débrouille (« l'article 15 »). Pour survivre le petit peuple rivalise d'ingéniosité. Un enfant arrête les voitures en pleine rue : c'est une fondrière. Impossible de sortir sans l'aide payante de ses camarades. Les policiers mal payés vivent sur le dos des voyageurs qu'ils rançonnent. Les mamans font des dizaines de kilomètres à pied pour rapporter de la campagne ce qu'elles vendront dans les rues du centre-ville.
Mais l'époque Mobutu voit aussi de profondes transformations sociales. En premier lieu, l'urbanisation qui devient importante, et d'abord à Kinshasa qui débute sa carrière de mégalopole.
Un autre phénomène majeur mais plus discret vu de l'extérieur est la popularité grandissante de la foi chrétienne. C'est à partir des années 1970-1980, après l'indépendance donc, que le christianisme devient majoritaire au Congo. Ce bouleversement majeur se fait en douceur, dans le secret des concsiences, et est souvent passé inaperçu : les quelques communautés minoritaires du début du siècle deviennnent un peuple chrétien. L'Eglise catholique qui était considérée par les Belges comme un simple pion dans sa domination coloniale devient peu à peu entièrement africaine. Surtout, à partir des années 1980, l'influence de la Théologie de la Libération amène le clergé à assurer le rôle (risqué) de héraut de la justice sociale et de la démocratisation de la société. Ce sont les chrétiens, toutes confessions confondues, qui sont aux avant-postes pour exiger des réformes dans les années 1980.


Kennedy fait un joli cadeau à Mobutu: le Congo


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IV : De la Transition à la Guerre (1992-1997)
IV : 1 : L'effondrement de la société
Années 1990 : c'est la fin de la guerre froide. Partout en Afrique, des espoirs de démocratisation se font jour. Le régime zaïrois, à bout de souffle et endetté, est lâché par les Etats-Unis qui n'ont plus besoin de contrer les communistes. C'est alors que le FMI expérimente dans le pays une politique plus tard étendue à d'autres pays pauvres : conditionner l'aide aux "réformes" c'est-à-dire le démantèlement des services sociaux, sanitaires et éducatifs.
Ce chantage destructeur se pare de noms hypocrites : c'est par exemple la « politique de recouvrement des coûts » qui rend l'école primaire payante et contraint le ministère de l'Education Nationale à licensier la moitié des instituteurs. Tout aussi délicieuse, la « responsabilisation des malades » rend les soins hospitaliers payants, on ira même jusqu'à exiger que les patients fournissent le matériel chirurgical...
Bref, cet « ajustement structurel » désastreux plonge le pays dans le chaos et les pauvres dans la misère.
Très concrètement, les plus anciens se souviennent qu'avant, on faisait plusieurs repas par jour, alors qu'aujourd'hui on est "heureux" d'en faire un.

IV : 2 : La fin de la guerre froide : la démocratie?
1992 : à partir de cette date, le clan Mobutu, comme les autres dictatures du continent, est forcé d'accepter une Commission Nationale Souveraine pour amener à une transition politique du pays vers la démocratie. Mais les manifestations d'opposition et étudiantes sont réprimées avec férocité pendant que le dialogue national s'enlise, manipulé par le clan présidentiel, maître dans l'art de compromettre les opposants et de corrompre les rivaux. En février 1995, la « Marche des chrétiens », unis toutes confessions confondues pour la démocratie est réprimée sauvagement par l'armée. On n'a jamais su le nombre de victimes (des centaines? Des milliers?) de ce véritable Tian An Men congolais.

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V : La Guerre Mondiale Africaine (1996-2002)
V : 1 : De Nyamata à Tingi Tingi :
Venger le génocide ou conquérir le Congo?
La terrible guerre qui accable le Congo depuis maintenant près de dix ans est issue des guerres et du génocide commis au Rwanda en 1994.
Nyamata : village rwandais martyr du génocide, rendu célèbre par les livres de Jean Hatzfeld (Dans le nu de la vie et Une saison de machettes). 50 000 Tutsis morts en un mois.
Tingi Tingi : moins célèbre, et pour cause. Dans cette clairière près de Kisangani, au Congo, un camp de cent mille réfugiés hutus rwandais. Les soldats tutsi l'attaquent en 1997. On n'a jamais retrouvé de survivants. Ceux qui n'ont pas été assassinés ont fui et sont morts de faim dans la jungle.
Surtout, les Rwandais ont aussi assassiné les villageois congolais qui vivaient près du camp. Comment en est-on arrivé là? Et que viennent faire les civils congolais dans cette affaire?

En 1994 a lieu le génocide au Rwanda : 1 million de Tutsis assassinés par la dictature extrémiste hutu, l'Akazu, l'entourage du président Habyarimana et les escradrons de la mort interahamwe. Aussitôt après, des rebelles issus de la diaspora tutsi, les miliciens du FPR, envahissent le Rwanda : c'est l'exode de deux millions de Hutus, tueurs et innocents mélangés, au Zaïre voisin, et une nouvelle dictature au Rwanda, celle de Paul Kagamé, Tutsi anglophone soutenu par les Etats-Unis.

1994-6 : 2 millions de réfugiés hutus rwandais vivotent dans le Kivu (à l'est du Zaïre), sous perfusion humanitaires, et destabilisent complètement la région. Les camps de réfugiés abritent les bases arrière des milices Interahamwe, responsables du génocide, qui harcèlent le nouveau régime du Rwanda. La tensioin monte au Kivu, mosaïque de peuples habitée entre autres de Congolais d'origine rwandaise et de réfugiés rwandais tutsis.

En 1997, les troupes rwandaises et ougandaises envahissent le Kivu. Ils "vident" les camps de réfugiés. Certes les bases rebelles sont démantelées, mais d'horribles massacres frappent les réfugiés rwandais des camps de Shanje, et autres. La population congolaise est aussi visée : les congolais hutu de Rutshuru sont victimes de massascres planifiés. Les troupes de Kagamé visent aussi et d'abord toutes les élites : fonctionnaires, religieux, militants des droits de l'homme.
Au lieu d'en finir avec les tueurs des FDLR, les Rwandais partent à la conquête du Zaïre (première guerre) en armant une « rebellion » congolaise à sa dévotion, l'AFDL. Epuisé par la dictature Mobutu, le pays se rend presque sans combats et les FAZ (Forces Armées Zaïroises, dites les Déphasés) se débandent. Finalement, Kinshasa est prise par les enfants-soldats de l'AFDL. Laurent-Désiré Kabila, un ancien guerillero lumumbiste devient président, mais l'armée rwandaise occupe toujours l'Est du pays.
C'est alors que la vraie ambition du pouvoir rwandais se dessine clairement : "venger le génocide" n'est peut-être qu'un prétexte, il s'agit surtout de rendre le contrôle des immenses richesses du Congo, au profit des officiers supérieurs des armées rwandaises et ougandaises. Le pillage (or, diamants, coltan, cassitérite, bois précieux) commence.
Pour mettre à exécution ce projet impérialiste, les envahisseurs ont exercé la violence la plus extrême : villages rasés, villageois brûlés vifs, viols et tortures de masse, soit des dizaines d'Oradour et de Srebrenica impunis.


En plus de jouer du saxo, Bill Clinton a aussi été le complice de l'invasion du Congo par les troupes rwandaises.


V : 2 : Les mensonges des vainqueurs
Soutenues par les Américains, les troupes rwandaises demeurent impunies, car elles sont également spécialistes de la propagande et de la dissimulation de massacre :
Dissimulation de massacres : les cadavres sont bien cachés, pas de fosses communes mais des milliers de corps au fond des fleuves. Les massacres sont commis dans des zones reculées et très étroitement contrôlées, voire "bouclées" : les rares témoins n'ont pas accès aux médias internationaux. Ceux qui résitent en payent le prix : en 1996, l'archevêque de Bukavu, conscience morale de la résistance, est assassiné par des Rwandais. Son successeur ne se tait pas, il est assigné à résidence et finit par mourir à Rome en 2000, peut-être de manière naturelle... mais peut-être pas.
Enfin, pour éviter toute dénonciation, un véritable système de propagande est mis en place, qui utilise l'histoire pour couvrir l'occupation
Manipulation des clivages congolais : L'armée rwandaise ne revendique pas sa présence au Congo mais opère par le biais de rebellions, en l'occurence le RCD-Goma, dirigé par Azarias Ruberwa. Il attise les haines entre hutus et tutsis du Congo pour dénoncer la xénophobie (devenue bien réelle hélas!) des Congolais de l'Est.
Propagande : Pour rester impuni, le mieux à faire est de revendiquer un statut de victime. Le Génocide bien réel de 1994 sert de caution morale à tous les crimes de Kagamé : les ennemis sont toujours des complices du génocide. Quand les agences de presse africaines ou internationales parlent de la situation dans l'Est Congolais, il ne s'agit jamais que de tueries visant les Tutsis, ou d'exactions commises par les FDLR. Ainsi l'occupation rwandaise est soit masquée soit justifiée. Le régime rwandais s'est bien gardé d'anéantir les FDLR, puisque leur existence est leur caution pour asservir le Congo.

Analyse de la propagande de guerre rwandaise
A lire : Colette Braeckman, Les Nouveaux Prédateurs, politique des puissances en Afrique centrale, paru chez Fayard en 2003, la meilleure enquête sur ces évènements, qui se dévore comme un roman d'espionnage. Malheureusement, il s'agit d'une histoire vraie.

V : 3: Kabila face aux invasions barbares
1998 : Kabila devait être le nouvel homme de paille des intérêts étrangers et l'allié du Rwanda. Mais il choisit la fidélité au lumumbisme et se révolte contre les troupes d'occupation de ses « alliés » rwandais. Une deuxième guerre éclate, le pays est alors coupé en trois zones, gouvernementale, rwandaise et ougandaise. Rwandais et Ougandais font régner la terreur et la famine dans leurs zones hermétiquement closes où des partisans, les Mai-Mai, prennent le maquis et leur résistent. La zone gouvernementale tient grâce au soutien militaire zimbabwéen, qui a tendance à piller le pays comme font Rwandais et Ougandais dans "leurs" zones. Le Tchad, l'Angola et d'autres pays africains participent à ce Grand Jeu sanguinaire. On parle alors de 1ère Guerre Mondiale Africaine. Ce n'est malheureusement pas exagéré.

Le Congo occupé : carte en 2002.



Le vieux héros de l'indépendance et un jeune président né au maquis : Robert Mugabe et Joseph Kabila


2001 : Laurent-Désiré Kabila est assassiné par un garde du corps. Derrière cet enfant-soldat, on devine de puissants intérêts et, sans doute, la bénédiction de la CIA qui liquide un vieux dossier deux jours avant les élections où l'administration Clinton ne passe la main. Mais son fils Joseph Kabila, lui succède. Il paraît alors si faible et isolé que personne ne songe à le renverser.



Le drapeau de la République démocratique du Congo de 1997 à février 2006.


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VI : Finir la transition, pour la justice et la paix :
2002-2006
VI : 1 : Chronique de la transition : paix ou guerre discrète?
2002 En 2002 commence un long processus de paix : une nouvelle « transition » se met en place. Avec les accords de Sun City en Afrique du Sud, le jeune président Kabila s'adjoint quatre vice-présidents, dont deux sont issus des factions rebelles soutenues par les pays voisins. Arrivent donc au pouvoir les seigneurs de guerre responsables des atrocités commises depuis 1997: J. P. Bemba (du MLC armé par l'Ouganda) et Azarias Ruberwa (du RCD-Goma, armé par le Rwanda), qui acceptent de déposer les armes en échange d'un partage du pouvoir. Partage lucratif : sociétés minières, revenus des douanes et subventions internationales pour mener à bien la transition font de belles sommes. Un quiproquo se met en place : la Communauté Internationale (c'est-à-dire surtout l'Europe) finance la Transition pour que des élections soient organisées, mais les gens au pouvoir font traîner les choses : se partager le gateau est plus lucratif quand on ne se fait pas la guerre... mais qu'on n'organise pas d'élections non plus.


Azarias Ruberwa, seigneur de la guerre au service du Rwanda, devenu vice-président et candidat à la présidentielle...


Avec ce curieux régime qui instaure la paix mais où la terreur règne toujours à l'Est, on commence à apprendre à l'extérieur l'horreur de l'occupation : pillage massif des richesses, massacres, terreur politique, viols utilisés comme une arme de guerre à grande échelle, pauvreté inconcevable des populations.
L'occupation aurait fait 4 millions de morts en 5 ans. La seule chose que les Rwandais n'ont pas fait en 6 ans, c'est la liquidation des Interahamwe : le danger qu'ils représentent est le seul prétexte de leur présence au Congo. Ouganda et Rwanda évacuent leurs zones mais continuent de les contrôler « discrètement ». Les Nations Unies publient des rapports et mandatent un groupe d'experts indépendants qui découvrent le gigantesque système mafieux mis en place par les occupants pour piller le pays. La terreur règne toujours à l'Est, dans les zones minières de l'Ituri et du Kivu : avant de partir, les occupants ont laissé des soldats "déguisés" en officiers congolais, ou bien ont armés des milices concurrentes dont ils gèrent les rivalités et écoulent les pillages.


2003-4, le gouvernement cherche à se réinstaller dans l'Est toujours contrôlé à distance par les partisans des intérêts du Rwanda. Survient alors une nouvelle invasion rwandaise au Nord-Kivu, à partir de novembre 2004. Début 2005, la situation se dégrade également en Ituri (Nord-Est du pays), où les Ougandais ont armés les uns contre les autres les peuples Hema et Lendu. Les milices ethniques sont devenues des groupes mafieux qui pillent les ressources et terrorisent la population, sans distinction d'ethnies, désormais. Les forces de l'ONU, la MONUC, s'est révélée d'une terrible incompétence. Malgré un énorme budget, elle n'a jamais pu empêché le moindre massacre et a attendu 2005 avant d'avoir un bataillon entraîné aux missions dans la jungle. Sa seule action marquante a été son rôle dans le développement de la prostitution, et surtout dans le trafic d'enfants, contraints par la faim à subir les abus sexuels des Casques Bleus. C'est seulement dans le courant 2005 que les principaux chefs de milices sont désarmés. Début 2006, le Katanga est toujours ravagé par d'ex-Maï-Maï, maquisards devenus bandits, tandis que d'ex-soldats pro-rwandais du RCD-Goma, autour de l'ex-général Laurent Nkunda, ont déserté l'armée congolaise et terrorisent encore les villageois du Kivu. Et les interahamwe courrent toujours...
VI : 2 : En finir avec la transition
Car pendant que les soldats font régner la terreur dans les campagnes, les hommes politique de la transition, grassement payés par les subventions européennes, font traîner les choses. La population les accuse de vouloir profiter le plus longtemps possible de leurs postes sans se soumettre à élection. Ceux-ci qui sont exclus de la transition ont lancé le populaire slogan 4+1=0! Les élections prévues le 30 juin 2005 n'ont pas pu être organisées à temps mais, maigre consolation, les troubles qui ont suivi n'ont fait "que" dix morts. La légitimité de la "Transition" est de moins en moins clair, alors même que l'enregistrement des citoyens sur les listes électorales progresse. Les élections prévues en 2005 auront-elles lieu?
VI : 3 : La société civile et les élections!
La reconstruction est en marche. Financée par la communauté internationale, la restauration des routes, des écoles et des autres infrastructures avancent lentement. Les Eglises catholique et protestantes jouent un rôle crucial dans ce processus.
Enfin, le premier vote depuis 1960 est enfin organisé en décembre 2005 : la nouvelle constitution du pays est approuvée par plus de 80% des votants. Un calendrier électoral serré jusqu'en mai-juin 2006 devrait permettre d'élire enfin les dirigeants. Nouveau drapeau et nouveau découpage provincial, bientôt nouveaux élus? Le Congo sort-il enfin de l'horreur?




Le nouveau drapeau congolais, celui de la IIIe République... et de la paix?

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