Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
histocell
18 septembre 2007

LA BIBLE

La Bible est le nom courant du regroupement des textes sacrés, dans le judaïsme et le christianisme, bien que chacune de ces religions, voire chaque courant en son sein, ait un rapport différent à ces textes.

Le mot « bible » vient du grec ancien βιϐλία (biblía), qui signifie « livres » au pluriel neutre, par l'intermédiaire du latin (bíblia). Le sens était : « Les Livres (saints) »[1] ou « la bibliothèque (sacrée) » en désignant l'ensemble du corpus religieux. Il s'agit en effet, sous l'apparence d'un ouvrage unique, d'une collection d'écrits très variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, lettres) dont la rédaction s'est échelonnée pendant plus d'un millénaire.

La Bible chrétienne est divisée en Ancien Testament, comprenant les livres hérités du judaïsme, et Nouveau Testament, écrits témoignant de Jésus-Christ. Le mot « Testament » vient du latin testamentum, traduction du grec διαθήκη qui signifie « disposition écrite », d'où « testament », « convention », et dans ce contexte « pacte », « alliance ».

Dans l'Église, la Bible est appelée la parole de Dieu.

Un recueil d'Écritures saintes

La Bible traite, du point de vue de la foi, de la formation du peuple d'Israël et de ses rapports avec Dieu, YHWH/Elohim, l'Alliance, et de la façon dont le peuple d'Israël ressent sa présence dans l'Histoire[2]. Au fil des textes, le Dieu proclamé devient unique (hénothéisme), puis universel (monothéisme), depuis la création du monde jusqu'à la domination grecque.
Le moyen de l'Alliance, pour le judaïsme, c'est la Loi (Torah), enseignée de génération en génération, relatée dans l'Ancien Testament. Pour le christianisme, c'est d'une part le double commandement donné par Jésus dans le Nouveau Testament: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », qui constitue un tout indissociable, d'autre part la foi en la Résurrection de Jésus-Christ et, plus généralement, l'adhésion à des confessions de foi. On fera la distinction entre Ancien Testament/Ancienne Alliance et Nouveau Testament/Nouvelle Alliance afin de bien apréhender le contenu de ces deux parties.

Le canon biblique

Le corpus biblique réunit plusieurs livres d'origines diverses, d'où l'étymologie du mot Bible. La liste de ces livres, appelée canon (mot grec κανων signifiant règle), varie selon les diverses confessions (voir la liste des livres de la Bible). Leur nombre varie de 22 à 73 livres (la différence est aussi due à des regroupements). Pour la liste des livres retenus dans le judaïsme, voir Tanakh (On remarquera que le nom des livres est différent ; la plupart du temps, il reprend le premier mot du livre).

L'histoire de la fixation du canon est complexe, d'autant que cela concerne les deux religions, elles-mêmes diverses, et qui se sont séparées à cette époque-là. Ainsi, par exemple, le Talmud garde trace des discussions pour savoir s'il fallait admettre dans le canon juif le Cantique des Cantiques et le livre d'Esther, qui ont été acceptés, ou la Sagesse de Ben Sira (Siracide ou Ecclésiastique), qui ne l'a pas été. La version hébraïque canonique est dite "massorétique", du nom de ses derniers éditeurs. La Biblia hebraica stuttgartensia en est la principale édition critique publiée pour la première fois en 1936. Elle est basée sur le codex de Léningrad (Manuscrit de Saint Petersbourg), un manuscrit du Xe siècle dont on dit qu'il fut mis au point par la famille d'éminents massorètes Ben Asher.

Chapitres et versets

La King James Version comprend 1 189 chapitres et 61 171 versets. Les Massorètes ont divisé les Ecritures hébraïques en versets. En 1227, Stephen Langton, professeur à l'Université de Paris, puis archevêque de Canterbury, divise la Bible en chapitres; auparavant, la taille du parchemin commandait la division. En 1250 le Cardinal Hugues de Saint-Cher reprend cette division. Les versets furent créés par Robert Estienne en 1539 à l'occasion de l'impression de la Bible d'Olivétan, 2e édition. En 1555 fut publiée l'édition de la Vulgate latine par Robert Estienne; c'était la première Bible complète avec la numérotation actuelle des chapitres et des versets.

Ce système permet de faire correspondre commodément les versions hébraïque, grecque, latine, et autres (pour peu qu'elles aient le même texte).

La Bible hébraïque connaît un autre type de division, celui des parashiot (singulier : parasha) (marquées par un phé dans le texte) qui représente la répartition des lectures hebdomadaires de la Torah.

Le livre le plus diffusé dans le monde

En 2002, la Bible, en totalité ou en partie, avait été traduite en 2 303 langues. À ce jour, on estime à 40 millions le nombre de bibles distribuées chaque année, dont 280 000 en France. Une grande partie de cette diffusion est due aux distributions gratuites par les Églises ou les sociétés bibliques ; l'une d'elles, les Gédéons s'en est fait une spécialité. Des chiffres auxquels il faut ajouter le nombre impressionnant d'exemplaires du Nouveau Testament diffusés (sans doute cinq fois plus que les bibles complètes). Aucun ouvrage à travers le monde n'a jamais eu un tel gros tirage constant au fil des siècles.

Le premier livre qui soit sorti des presses de Gutenberg a été la Bible dans la version latine de saint Jérôme, la Vulgate.

La Bible hébraïque

La Bible hébraïque est écrite en hébreu (comme le nom l'indique) avec quelques passages en araméen. La tradition la divise en trois grandes parties, résumées par le terme de TaNaKh, initiales de leurs titres hébreux, la Torah, les Neviim, les Ketouvim :

la Loi, dont le nom hébreu est la Torah, constituée des cinq livres attribués à Moïse, et dont la narration couvre la période allant de la création du monde à la mort de Moïse, qui a amené le peuple d'Israël hors d'Égypte jusqu'aux portes de la Terre promise, en passant par le mont Sinaï où il a reçu les commandements de Dieu ;
les Prophètes, en hébreu Neviim, qui narrent l'installation d'Israël en Canaan jusqu'à l'Exil à Babylone, et relatent la prédication des prophètes envoyés par Dieu parler en son nom ;
les Autres Écrits, en hébreu Ketouvim, qui s'ouvrent par les Psaumes et des écrits de Sagesse, et complètent l'historiographie avec le retour de l'Exil.
Les Juifs considèrent traditionnellement que la Torah fut promulguée au temps d'Esdras. À l'époque romaine, les Prophètes ne sont pas reçus par la totalité du judaïsme, et la liste des Autres Écrits était encore ouverte. Avant même la traduction grecque ont existé en araméen, langue officielle de l'empire perse à l'ouest de l'Euphrate, des traductions commentées, appelées "Targoum", qui attestent une lecture publique des livres bibliques.

Les origines du TaNaKh ne font pas consensus ; La tradition attribue sa composition actuelle aux Pères de Yabné sans doute au début du IIe siècle de l'ère chrétienne. C'est la Bible selon le judaïsme. C'est ce texte-ci qui sera retenu en 1530 comme Ancien Testament par les protestants, qui l'éditeront pourtant dans l'ordre des livres de la Bible grecque.

La version grecque des Septante

Selon une légende rapportée par la Lettre du pseudo-Aristée (Sources chrétiennes n°89, Paris, Le Cerf, 1962) et amplifiée depuis, la traduction en grec de la Torah, dite des Septante ou alexandrine, est l'œuvre de soixante-douze savants juifs, six par tribu, qui, à la demande des autorités grecques d'Égypte (et isolés pendant soixante-douze jours, selon certaines versions), aboutirent à un texte commun.
Il s'agit là, vraisemblablement, d'un midrash fondé sur le chapitre 24 de l'Exode, qui voit Moïse monter au Sinaï pour recevoir la Loi, accompagné d'Aaron, de ses deux fils et de "soixante-dix des Anciens d'Israël". La traduction s'adresse aux Juifs parlant le grec. La version grecque devait être reçue comme ayant autant de valeur que le mot original (malgré certaines critiques). La Bible est alors conservée à la bibliothèque d'Alexandrie avec les "Lois": elle ne relève pas alors de la religion, mais du code coutumier du peuple Juif. Toujours est-il que le nom de Septante est resté à cette traduction du IVe ou du IIIe siècle av. J.-C. et à toute la Bible grecque par extrapolation. Les autres livres ont été traduits, voire écrits directement, en grec, au fil des siècles suivants. Ce corpus sera adopté tel quel par les premiers chrétiens[3], et constitue l'Ancien Testament.

Lors de sa traduction latine, la Vulgate, Jérôme choisira la version hébraïque lorsqu'elle existe, et mettra en annexe les livres pour lesquelles elle n'existe pas ou plus. Mais les Églises catholique et, orthodoxe garderont l'ordre des livres de la Septante, à savoir :

le Pentateuque (= les cinq livres de la Loi, les cinq "étuis"),
les livres historiques (regroupant les premiers Prophètes et certains des autres écrits,
les livres poétiques et de sagesse,
les écrits des prophètes.

Les livres deutérocanoniques (apocryphes pour les protestants)

Ce sont des livres présents dans la Septante, que catholiques et orthodoxes considèrent comme faisant partie de l'Ancien Testament, mais qui ont été rejetés du canon par Luther parce qu'ils n'appartiennent pas à la Bible hébraïque. Luther les considérait néanmoins comme utiles. Les protestants les nomment apocryphes (du grec αποκρυφος, caché) ; les catholiques les nomment deutérocanoniques, c'est-à-dire entrés secondairement dans le canon (du grec δευτερος, deuxième), ce qui a été définitivement confirmé au concile de Trente en 1546.

Il faut noter que certains des livres de la Septante n'ont pas été reçus même comme deutérocanoniques. Ils ne sont reconnus par aucune Église et sont appelés apocryphes ou pseudépigraphes (= écrits sous une fausse signature). Ils forment avec d'autres de la même époque ce qu'on appelle aujourd'hui les écrits intertestamentaires.

Publicité
Commentaires
Albums Photos
Publicité
Derniers commentaires
Publicité