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11 février 2008

TRAITES NEGRIERES

Traites négrières

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Les traites négrières, également appelées traite des noirs, désignent des commerces d'esclaves dont ont été victimes des millions de Noirs africains. Pour appréhender les traites négrières, il faut associer et combiner les six éléments suivants[1] : les victimes étaient des Noirs ; les traites supposaient des réseaux d’approvisionnement parfaitement organisés et intégrés ; les populations serviles n'étaient pas suffisamment fécondes pour se renouveler ; l’endroit où l’être humain était capturé et le lieu de sa servitude étaient éloignés l’un de l’autre ; si ceux qui utilisaient les esclaves pouvaient être également producteurs d’esclaves, la plupart du temps, il y avait des producteurs et des acheteurs, la traite correspondant à un échange tributaire ou commercial ; la traite étant essentiellement une activité marchande, les entités politiques des différentes civilisations approuvaient ce commerce et en retiraient des bénéfices substantiels.

Cependant, la traite doit être distinguée de l'esclavage qui "consiste à exercer sur une personne l'un quelconque ou l'ensemble des pouvoirs liés au droit de propriété"[2]. La traite est automatiquement liée à l’esclavage. Elles se renforcent mutuellement. Mais la réciproque est fausse. Il existe des systèmes esclavagistes dans lesquels la traite n’est pas présente, comme les Etats du sud des Etats-Unis au XIX siècle. La traite doit aussi être distinguée de la notion contemporaine de Trafic d'êtres humains.

Il y a eu trois traites négrières : la traite orientale, la traite occidentale et la traite intra-africaine. Celles-ci ont été un phénomène historique de très grande ampleur en raison du nombre de victimes, de sa durée, de la multitude de producteurs et d'acheteurs aux cultures et aux motivations différentes, des nombreuses méthodes d'asservissement, des multiples opérations de transports sur de très longues distances et de la réduction de ces êtres humains en esclaves et en main d'œuvre servile.

Etymologie de "traites négrières"

Le choix du terme pour qualifier un commerce d'hommes et de femmes noirs a longtemps été discuté, et continue de l'être. Selon Olivier Pétré-Grenouilleau, la formule « traite négrière » semble la plus adaptée[3]. Elle fait référence simultanément aux différents protagonistes, les produits et les producteurs, soit respectivement les « nègres » et les « négriers ». Mais le sens attaché au terme "nègre" s'est tellement dévalorisé qu'il n'est plus possible, dans un grand nombre de langues, de l'utiliser aujourd'hui de manière neutre.

Les historiens avaient d'abord parlé de "slave trade" ("commerce d'esclaves"). Mais ce terme ne faisait pas l’unanimité auprès des chercheurs. Pour Serge Daget, il sous-tendait que les victimes étaient déjà esclaves alors qu'un certain nombre d'entre eux était né libre. Une seconde critique tenait dans le fait que le « commerce d’esclaves » regroupait en plus des populations noires, d’autres populations de différentes époques. On avait également utilisé le terme de "Traite des Noirs", défini comme "le commerce d'esclaves noirs" [4] ou plus précisément, "la traite des noirs est le trafic consistant à échanger des marchandises contre des noirs africains ou à les acheter pour les employer ou les revendre en qualité d'esclaves"[5]. Mais ce terme conduit à ne se focaliser que sur les résultats du processus négrier.

Trois grandes traites négrières

La traite orientale

Article détaillé : Traite orientale.

la traite dite orientale se caractérisait par ses voies commerciales (traversée du Sahara, de la Méditérranée, de la mer Noire, de la mer Rouge) et ses principaux marchés aux esclaves (grandes villes d'Afrique du nord et de la péninsule arabique, puis de Turquie) en grande partie contrôlées par des musulmans. La principale destination des esclaves a d'abord été l'Empire arabe puis l'Empire Ottoman, l'un succédant à l'autre. Ces formations politiques musulmanes dominèrent militairement, culturellement et économiquement cette région du monde. Au Moyen-Âge, une partie de ces esclaves terminaient leurs périples en Europe méridionale - dont une partie significative était d'ailleurs sous contrôle musulman[6] : la péninsule ibérique avec l'Al-Andalus jusqu'au XVe siècle, la Sicile jusqu'au XIè siècle, les Balkans à compter du milieu du XIVe siècle avec les Ottomans. D'autres régions étaient sous forte influence musulmane, avec une présence militaire dans le Sud de la France et de l'Italie jusqu'à la fin du Xè siècle. Mais la traite d'esclaves noirs vers l'Europe méridionale continua après la Reconquista sous la domination chrétienne, surtout vers la Sicile et le règne de la couronne d'Aragon. Après le Moyen-Âge, quelques esclaves noirs arrivèrent jusqu'en Russie par l'intermédiaire de l'Empire Ottoman qui contrôlait la quasi-totalité du pourtour de la mer noire[7]. Cette traite orientale récupérait aussi les flux d'esclaves en provenance des steppes turques d'Asie centrale et de l'Europe orientale slave ainsi que différentes opérations de guerres de razzias dans le monde chrétien (sud de l'Europe, Empire Byzantin), toujours en coopération avec des marchands italiens et marchands-brigands catalans (par ex. la Compagnie catalane).

La traite orientale fournissait une main d'oeuvre servile employée essentiellement à des travaux domestiques et de services (employés de maison, tâches d'entretien des palais et des infrastructures, incorporation dans les armées, activités directement ou indirectement sexuelles - harem, concubines, prostitution, eunuques - ) ; ce qui pourrait expliquer qu'elle est à la fois celle qui aura durée le plus longtemps tout demandant structurellement moins d'esclaves (à la différence des activités de production qui nécessite une grande quantité de main d'oeuvre dans les plantations et les mines). Il est généralement admis qu'elle a été la plus importante en terme de nombre de Noirs mis en esclavage. Le chiffre de 17 millions de noirs réduits à l'esclavage est avancé par l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau. Et cela sur une période allant du IXe siècle au XIXe siècle.

La traite orientale touchait principalement les femmes. Ces dernières servaient aux tâches domestiques et comme esclaves sexuelles. L'esclavagisme oriental ne se limitait pas uniquement aux noirs. D'autres groupes raciaux étaient aussi réduits en esclavage et vendus.

Les musulmans ont ainsi réduit en esclavage des millions de blancs, de noirs et d'arabes aussi. Cependant il faut noter qu'à partir du VIIIe siècle, les campagnes à l'encontre des populations noires sont de plus en plus fréquentes et intenses.[réf. nécessaire]

La traite atlantique

Article détaillé : Commerce triangulaire.

La traite atlantique, la plus connue et la plus intense, fut un commerce d'êtres humains au profit d'Africains, d'un côté, et d'Européens (Espagnols, Portugais, puis Anglais, Français, Néerlandais, Danois et ensuite Brésiliens et Cubains), de l'autre côté.

Elle débuta en 1441 par la déportation de captifs africains vers la Péninsule ibérique. Cette destination dura plusieurs décennies[8]. Ensuite les Portugais convoyaient les esclaves vers les Caraïbes et l'Amérique du Sud. Progressivement, les Hollandais, les Anglais puis les Français organisèrent leur propre traite.

En 1453, avec la chute de Constantinople, les négociants européens étaient évincés du commerce transméditerranéen. Des relations commerciales avec l'Afrique subsaharienne furent alors progressivement mises en place, initiées par le prince Henri le Navigateur. La première vente de captifs noirs razziés des côtes atlantiques avait eu lieu en 1444, dans la ville portugaise de Lagos [9].

Le Vénitien Alvise Ca Da Mosto organisa deux expéditions en partance pour les côtes de l'Afrique subsaharienne, en 1455 et en 1456[10].

D’une part, c’est en vue de contourner la mainmise musulmane sur les routes du commerce lointain avec l’Orient que le prince Henri le Navigateur initie et finance l’exploration maritime des côtes atlantiques, à partir de 1422. D’autre part, il s’agit de nouer une alliance avec l'Ethiopie, royaume du légendaire prêtre Jean, voire de soumettre des nations à Jésus, afin de contenir l’expansion mondiale de l’islam au détriment de la chrétienté[11].

Les considérations religieuses étaient d’emblée prégnantes, aux côtés de considérations politiques et commerciales dans l’ouverture de routes maritimes atlantiques. En 1442, puis en 1452, les papes Eugène IV et Nicolas V entérinèrent les conquêtes du roi Alphonse V de Portugal.

Le commerce

Dans les premiers temps, les Européens commencèrent par des razzias. Mais rapidement des relations commerciales furent établies entre Africains et Européens.

Les navires négriers partaient de l'Europe avec dans leurs cales des tissus, de l'alcool et des armes. Ces marchandises étaient troquées contre des captifs.

Une fois leurs cales pleines d'esclaves, les navires négriers quittaient les côtes africaines pour rejoindre l’Amérique du Sud, les Caraïbes ou l'Amérique du Nord. Lors de ces voyages, les conditions de détention des esclaves étaient extrêmement dures. Ils étaient attachés, par groupes, entassés dans les cales du navire, et seulement sortis de temps à autre pour prendre l'air. Ainsi, le taux de mortalité moyen était de 10 % à 20 %, avec des pics à 40 %.

Ils étaient vendus contre des lettres de change ou des matières premières comme du coton, du sucre ou du café. Ensuite les navires négriers repartaient vers l’Europe.

Avec ce commerce, d'immenses fortunes se sont bâties et de nombreuses villes se sont développées : Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et surtout Nantes ainsi que des villes britanniques, hollandaises, portugaises. L'exploitation des plantations permit l'émergence de plusieurs secteurs d'activités.

La traite intra-africaine

Les données empiriques sur la traite intra-africaine sont pratiquement inexistantes. Personne ne pourra mener d'études aussi approfondies que celle menée par David Eltis sur la traite Atlantique. Néanmoins, la traite interne peut être globalement estimée.

Pour Manning, la traite intra africaine a été de plus en plus importante[12] : avant 1850, un tiers des captifs survivants restait sur place alors que les deux autres tiers étaient exportés ; entre 1850 et 1880, le nombre de captifs africains restant sur place devenait supérieur au nombre des captifs des traites occidentales et orientales ; après 1880, la quasi totalité des captifs restait sur place. Manning estime à 14 millions le nombre d'individus réduit en esclavage et restant sur place, soit plus de la moitié des captifs exportés par les traites occidentales et orientales.

Martin A. Klein considère que, bien avant 1850, le nombre de captifs restant en Afrique occidentale était plus élevé que le nombre de captifs exportés par les traites occidentales[13] . Pour lui, même pendant les années où les exportations d'esclaves des traites occidentales atteignaient une intensité maximale, les captifs restant sur place -principalement des femmes et des enfants- étaient plus nombreux.

La traite asiatique

Des inscriptions javanaises et des textes arabes montrent qu'aux IXe et Xe siècles, l'Indonésie entretenait des échanges commerciaux avec l'océan Indien et la côte est de l'Afrique. Les inscriptions mentionnent parlent d'esclaves jenggi, c'est-à-dire "zengi", employés à Java ou offerts à la cour de Chine. En arabe, Zeng ou Zenj désigne à l'époque les habitants de la côte est de l'Afrique[14].

L’abolitionnisme

Article détaillé : Abolition de l'esclavage.

Les premiers abolitionnistes de la traite des noirs furent les noirs eux-mêmes, à travers les protestations, révoltes et soulèvements. Certains groupes formèrent de véritables principautés, à l’image de l’île de Saint-Domingue-Haïti.

La révolution Française abolit l'esclavage en 1794. Mais le premier consul Bonaparte le rétablit en 1802. Il l’abolira de nouveau en 1815 , décision non prise en compte par Louis XVIII.

Le Royaume-Uni abolit la traite des noirs, en 1807. L’esclavage ne le sera qu’en 1833. Une ordonnance de Louis XVIII abolit la traite négrière en 1817. Désormais elle devient illégale, mais pas clandestine.

Au Congrès de Vienne (1815), Talleyrand obtient de pouvoir participer aux conférences initialement réservées aux quatre vainqueurs en promettant à Castlereagh de soutenir la position britannique sur l'interdiction de la Traite des noirs. L'interdiction de la traite (et non de l'esclavage) est adoptée dans le texte final.

Malgré l’abolition de la traite par plusieurs pays, celle-ci continua de perdurer dans les faits. Cette traite illégale perdura d’autant que la demande des propriétaires terriens était importante, le système économique des grandes exploitations étant basé sur l’esclavage.

La traite est illégale et non pas clandestine. En effet, jusqu'au milieu des années 1820, des négriers français sont armés dans les ports de Nantes ou de Bordeaux, à la vue de tous. Ils baffouent délibérement la loi. L'Angleterre mène une lutte sur les mers pour reprimer cette traite illégale, essentiellement pour des raisons d'équilibre économique. Mais les milieux d'affaires français doutent de sa sincérité. Ils l'accusaient de vouloir ruiner la France et de saborder la rélance économique. Continuer de faire la traite apparaît comme un acte patriotique : pour la richesse de la France.

La traite négrière ne disparaît que grâce à des accords entre la France et le Royaume-Uni : le droit de visite. Les marines royales croisent sur les côtes occidentales africaines. Leur mission est de visiter les lieux de la traite et même les navires marchands, afin de s'assurer que ceux-ci ne transportent pas d'esclaves. Cette croisière dite de repression s'avère très efficace. On ne dénombre après 1835 que 9 navires français à s'être livrés à la traite.

Si la traite Atlantique a disparu, une traite persiste entre l'île de Zanzibar et le monde arabe. Alexandrie est de nouveau, dans la seconde moitié du XIX° siècle, l'un des principaux marchés à esclaves.

Une nouvelle forme de traite apparaît : le commerce des coolies ou coolie trade.

Si l’abolitionnisme chez les esclaves correspond à une révolte contre une condition inhumaine, l’abolitionnisme européen, lui, répond plus à des réalités économiques[15].

Le nombre de victimes des traites négrières

Olivier Pétré-Grenouilleau, dans Les Traites négrières. Essai d'histoire globale estime à 42 millions le total de victimes pour trois traites négrières :

En 1997, Hugh Thomas donnait un total de 13 000 000 d'esclaves "ayant quitté l'Afrique" lors de la traite atlantique, dont 11 328 000 arrivés à destination au moyen de 54200 traversées. Il affecte au Portugal (y compris le Brésil) 30 000 de ces traversées[16]. Toutefois, dans ses estimations le Danemark, par exemple, est censé avoir déporté 50 000 esclaves avec 250 traversées. Or, selon l'historien danois Per Hernaes[17], « on peut estimer aujourd'hui à environ 85 000 le nombre total d'esclaves transportés sur des navires danois entre 1660 et 1806. »

En 2001, David Eltis arrivait à un total de 11 062 000 déportés pour 9 599 000 esclaves débarqués aux Amériques, entre 1519 et 1867. Ce sont ses estimations que Petré-Grenouilleau a reprises dans son "essai d'histoire globale".

En 1998, Eric Saugera propose les suivantes estimations[18] :

  • les traites arabes : entre huit et douze millions d'individus?
  • traite atlantique : 9,5 millions importés
  • traite transsaharienne : 7,2 millions
  • traite orientale : 2,3 millions

Quant à Serge Daget, en 1990 voici ses estimations :

  • traite atlantique : 11 700 000
  • traite transsaharienne : 7 400 000
  • traite orientale : 4 280 000

En 1982, Joseph Inikori[19] estime à 15 400 000 le nombre de déportés par la traite atlantique, tandis que Paul Lovejoy proposait 11 698 000[20] déportés (pour 9 778 500 débarqués) ; chiffre qu'il portera à 11 863 000 en 1989[21].

En 1979, Ralph Austen présentait des estimations[22], notamment sur la traite orientale :

Traite saharienne :

  • en pourcentage
    • 650-1450 : 54,4
    • 1451-1600 : 10,3
    • 1601-1700 : 9,5
    • 1700-1800 : 9,6
    • 1800-1900 : 16,2
  • en individus
    • Total arrivée : 7.450.000
    • Pertes : 1.937.000
    • Total départ : 9.387.000 Y compris les captifs n’ayant pas atteint la zone

méditerranéenne (372 mille), car restés en bordure désertique.

traite orientale :

  • en pourcentage
    • 800-1450 : 40,0
    • 1450-1890 : 60,0
  • en individus
    • Total arrivée : 4.900.000
    • Pertes : 100.000
    • Total départ : 5.000.000

Soit au total 14.387.000 d'individus au départ, et 12.350.000 à l'arrivée et pour l'ensemble des traites musulmanes.

    • Toutefois, en 1987[23], Austen porte à 8 millions le nombre de déportés de "la traite orientale" entre 650 à 1920 (au lieu des 5 millions reportés ci-dessus pour la période 800-1890) ; ce qui donnait globalement 17.387.000 déportés pour les traites musulmanes. C'est cette dernière estimation que Petré-Grenouilleau a reprise en 2004, mais qu'il n'avait pas retenue en 1997. Depuis, Ralph Austen estime à "environ 12 millions" le nombre de déportés par les "traites musulmanes".

En 1969, Philip Curtin proposait 9 566 100 déportés par la Traite atlantique[24]. Nombre d'estimations ultérieures se sont appuyées sur les travaux de Curtin, en affinant certains aspects (notamment la traite illégale) pour parvenir à des chiffres, ou bien supérieurs (Inikori), ou bien inférieurs (Lovejoy).

Des archives encore inexploitées
  • D'après Eric Goebel, des archives nationales du Danemark, « on estime que les archives des compagnies commerciales danoises possèdent approximativement quelque 4500 pièces. Ces nombreux registres et liasses de documents occupent l'équivalent de 400 mètres linéaires sur des étagères.[25] »
  • Selon Dra Rosa Cruz e Silva[26], les fonds documentaires du seul Angola sur la traite négrière comportent 3448 manuscrits occupant six kilomètres d'étagères. Et cela ne représente qu'une petite partie des archives angolaises, car « [...] la plus grande partie de la documentation, la plus ancienne sur notre pays, la documentation sur le XVè, XVIè, XVIIe siècles [...] est encore aujourd'hui au Portugal, la puissance coloniale. » Quand on songe à l'importance de la région d'Angola, démembrement de l'ancien royaume Kongo, comme lieu de départ d'une forte proportion des déportés par la traite atlantique, on voit à quel point les estimations actuelles sont parcellaires ; et susceptibles de corrections substantielles dans les années à venir.

Les conséquences

En Afrique

Avec la traite, les sociétés africaines ont connu de profonds bouleversements.

L'impact social

Lors d'un colloque sur "La tradition orale et la traite négrière" [27], il a été présenté que la traite négrière a été dévastatrice pour l'Afrique sur les plans social et économique.

Selon le professeur Gueye Mbaye :

« dans certains secteurs, les populations avaient renoncé à vivre dans de gros villages pour se contenter de petits hameaux éparpillés à l’intérieur de la forêt et auxquels on n’accédait que par des sentiers le long desquels on avait établi des ruches d’abeilles guerrières qui en interdisaient l’accès à toute cavalerie. C’est compte tenu de tout ceci que les vieillards interrogés sur les stagnations voire la régression de l’agriculture africaine sont unanimes à incriminer « la période des chevauchées permanentes ». »

Selon Eduardo Galeano, la situation globale de l'Afrique au temps de la traite négrière est à mettre en parallèle avec celle de l'Amérique et des Amérindiens [28]. Il existe selon lui une indéniable corrélation entre l'extermination de ces derniers et la déportation de millions d'Africains dans les mines et plantations américaines ; entre l'effondrement des cultures (matérielles et spirituelles) amérindiennes au contact des Européens et l'agonie des sociétés traditionnelles africaines au sortir de la conjoncture négrière atlantique.

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